PATRIMOINE DE CHOISEL
Nous vous proposons une petite balade pour découvrir le patrimoine de Choisel.
Choisel - un village rural typique - ou la quiétude et la variété des paysages en font un village bucolique et apprécié de ses habitants, comme l'indique le blason de la commune
"Bien y Etre" .
Nous pourrions rajouter
"Bien y Vivre"
Ses sous-bois vallonnés bordés de frais ruisseaux, ses étendues champêtres, son petit patrimoine (1-l'église, 2-la fontaine saint Paul, 3-le lavoir, 4-les croix-calvaire,
5-les plaques de cocher, 6-les bornes fontaines. 7-la mare abreuvoir d'Herbouvilliers), son histoire.
Sans oublier le Château de Breteuil, monument historique privé.
1-L'église Saint Jean-Baptiste
L'église
Saint Jean Baptiste
L'église fut bâtie au début du XIIIè siècle, en pierre de pays dans le style roman campagnard à l'initiative de Jean de Soisey, Seigneur de Chevreuse, mais c'est au XVIIè siècle que son aspect actuel lui a été donné.
Elle est inscrite au Monument Historique (MH) depuis le
08 mars 1982
QR code
Pour découvrir l'historique, les éléments architecturaux et religieux de l'église, vous pouvez accéder à un audioguide par la lecture du QR code, ci-dessus.
Scannez le, et profitez pleinement de cette visite.
Croisée de la chapelle de la Sainte Vierge à Choisel
Manufacture royale de Sèvres
Vitrail de l'Agneau mystique,1844
Ce vitrail a été commandé par Marie-Amélie de Bourbon-Siciles. Une fois l'accord donné par Sa Majesté la Reine, le 27 juin 1843, sur le croquis de M. René-Léon Borel de Brétizel, Secrétaire des commandements de la Reine et aide de camp du Duc de Nemours, celui-ci se chargera de suivre le dossier, en lien avec le Comte Charles de Breteuil.
Cette croisée en vitraux destinée à la Chapelle de la Saint Vierge de Choisel a été fabriquée par la manufacture Royale de Sèvres, sous la direction de M. Edouard Charles Franklin Brongniart, artiste peintre.
Elle a été livrée et installée en 1844.I
Marie Amélie de Bourbon-Siciles (1782-1866)
Portrait par Louis hersent
Membre du rameau italien de la maison de Bourbon-Anjou, Marie-Amélie intègre, en se mariant en 1809 au premier prince du sang Louis-Philippe d'Orléans, la branche cadette de la maison de France.
D'abord duchesse d'Orléans, elle devient la seconde reine des Français lorsque son époux accède au trône en 1830 sous le nom de Louis-Philippe 1er.
Elle est la dernière reine qu'ait connue la France.
Document lié à la commande par la reine d'une fenêtre en vitraux peints.
Daté du 27 juin 1843
Christ baroque du XVIIème
L'église de Choisel s'enrichit d'une nouvelle œuvre, un Christ en croix d'origine tchèque datant du XVIIe siècle.
L'expression du visage, d'une sérénité qui transcende la douleur, est très belle.
Son histoire mouvementée reflète celle de son pays d'origine.
En 1970, l'ambassadeur de Belgique Joseph Trouveroy est envoyé en Tchécoslovaquie et trouve la capitale en proie à la répression qui suit le Printemps de Prague.
Les églises sont fermées ou transformées en salles de concert, leur patrimoine dispersé.
C'est dans ce contexte que l'épouse de l'ambassadeur découvre chez un antiquaire ce crucifix de style baroque, qui la touche profondément. Elle l'achète. Avant son décès, Marie-Louise Trouveroy exprime un vœu à ses enfants : que ce Christ retrouve sa place dans une église.
Sa belle-fille Nathalie Trouveroy tente d'abord, par des contacts à Prague, de le rendre à son pays d'origine, mais en vain. Quelques églises en Belgique déclinent également la proposition.
C'est lors d'une rencontre avec la sacristine de la paroisse de Choisel, que l'idée jaillit : et si l'église de Choisel pouvait accueillir cette œuvre. Quelques photos transmises à l'ASPC suscitent l'intérêt du Père Raphaël Prouteau qui donne son accord. Le vœu de Marie-Louise Trouveroy est enfin réalisé : Le crucifix orne désormais l'église Saint Jean-Baptiste, magnifiquement encadré par les boiseries du banc d'œuvre.
(La famille Trouveroy a une propriété à Choisel)
Origine du choix de Saint Jean – puis de Saint Jean- Baptiste comme Saint Patron de Choisel.
Jean-Baptiste, le seul saint dont on célèbre la naissance.
Le nom des paroisses était donné par la Seigneurie lors de la construction de l’église.
Au XIIIème siècle le territoire de Choisel fait toujours partie de la Baronnie de Chevreuse et le nom de Jean fut héréditaire parmi les seigneurs de Choisel durant tout le XIIIème siècle. D’après l’abbé Leboeuf, qui a écrit en 1783 « Une Histoire du diocèse de Paris » estime que c’est Jean de Soisey qui a initié la construction de notre église aux environs de 1205, époque à laquelle Choisel se constitue en paroisse Saint Jean. Attesté d’ailleurs par un parchemin écrit par Pierre Loriot daté de 1623, curé de l’époque, découvert en 1860 dans la voûte du chœur, ou il est écrit (en partie effacé par le temps) « En l’an de grasse mil six cents vingt-trois ont été réédifiez les voultes du cœur de ceste église et… et sont… la nef par Messire Pierre Loriot, curé de Saint-Jean de Choisel. » Interprété plus tardcomme suit « L’an grâce 1623, ont été réédifiés les pieds de voûte du chœur de cette église, de mes deniers, et toutes celles de la nef – par Messire Pierre Loriot, curé de Saint Jean de Choisel. »
Puis au XVIIIème siècle, des derniers aménagements dans l’église ont eu lieu avec la construction d’un nouveau maître-autel au-dessus duquel se trouve un décor en haut-relief représentant le baptême du Christ par Jean le Baptiste.
Pourquoi ce choix attribué à l’artiste André Brenet (daté de 1768) ?
La famille Le Tonnelier de Breteuil en est à l’origine, en effet dans l’histoire de la famille, on retrouve nombre de descendants, soit Chevaliers de l’Ordre de Malte, soit Commandeurs de l’Ordre de Malte.
Jacques-Laure Le Tonnelier de Breteuil (1723-1785) dit « Bailli de Breteuil » lui aussi fut Chevalier, puis Commandeur et enfin Ambassadeur de l’Ordre de Malte auprès du Saint Siège à Rome de 1758 à 1780, et c’est à ce titre qu’il choisi de faire réaliser ce haut-relief, « représentation du baptême du Christ par Jean le Baptiste » et demande à André Brenet de s’inspirer, pour cette réplique, de la sculpture en marbre réalisée par Guiseppe Mazzuoli en 1634, dans la cathédrale Saint Jean-Baptiste de la Valette à Malte. (Photographie ci-dessous).
Saint Jean-Baptiste étant le Saint Patron céleste des Chevaliers de Malte.
Ainsi est attribué comme titulaire à l’église de Choisel « Saint Jean-Baptiste ».
Haut-relief en l'église Saint Jean-Baptiste de Choisel.
L'ensemble du décor est classé.
Preuve de sa qualité exceptionnelle.
Sculpture en marbre dans la cathédrale Saint Jean-Baptiste à la Valette - Malte.
Jacques-Laure Le Tonnelier de Breteuil.
Commandeur de l’Ordre de Malte.
Buste de Jacques - Laure le Tonnelier de Breteuil, réalisé par le sculpteur Louis –Jacques Pilon en 1785. Installé dans la salle à manger du Château de Breteuil.
2-La fontaine Saint Paul
La fontaine
Saint-Paul
Elle est dédiée à Paul, enfant de la famille de Breteuil, décédé à l'âge de 12 ans en 1862.
(voir ci-contre une gravure de
Paul de Breteuil)
Elle avait été érigée dans le courant du XIXe siècle et connue sous le nom de Fontaine Saint-Honoré jusqu'en 1862. Puis en mémoire de Paul de Breteuil, le nom de son saint patron, lui a été donné.
Elle a ensuite bénéficié d'une restauration pendant l'été 2007, par des bénévoles internationaux, encadrés par les associations de restauration du patrimoine Rempart et Crysalis, avec l'aide de la commune et du P.N.R
Paul de Breteuil
1850 - 1862
3-Le lavoir et l'histoire des lavoirs
Le lavoir
Extérieur
Le lavoir, clos sur les quatre côtés avec deux portes d'accès.
Construit en 1904-1905 par M. Seheur, architecte à Chevreuse. Restauré en 1998, avec l'aide du Parc Naturel Régional de la HVC
Le lavoir
Intérieur
Il est alimenté par l'eau de l'Écosse Bouton. La toiture permet de recueillir l'eau de pluie dans le bassin. (Impluvium)
Une brève histoire des lavoirs et des lavandières
Le temps des lumières ou siècle des lumières, au XVIIIe siècle, est une période de progrès dans les sciences et les techniques. C’est à cette période que les premiers bâtiments exclusivement réservés au lavage du linge voient le jour.
Mais c’est surtout au cours du XIXe siècle que les villages s’équipent de lavoirs à la suite de la prise de conscience des principes élémentaires d’hygiène. Principalement sous l’impulsion du fort mouvement hygiéniste créé au début des années 1850. Car depuis les temps les plus reculés, la lessive s’est faite autour d’un point d’eau (source, mare, étang, cours d’eau …) plus ou moins adapté à cet usage, sur une pierre inclinée ou une simple planche.
C’est aussi à cette époque que l’on prend conscience du fait que l’utilisation indifférenciée des points d’eau favorise les épidémies de choléra etc… Veiller à la pureté de l’eau devient alors un impératif. L’urgence est telle que l’Assemblée législative instaure un crédit spécial de 600 000 francs pour subventionner la construction des lavoirs publics à hauteur de 30%, et ce, dès le 3 février 1851. Dès lors, les constructions de fontaines, puits, abreuvoirs et lavoirs vont se multiplier.
Le lavoir s’établit sur l’usage gratuit de l’eau pour tous. Cette procédure réglementée explique une relative similitude de conception et de matériaux entre les lavoirs bâtis à cette époque. Des réalisations soignées, fonctionnelles mais aussi décoratives.
L’objectif premier était de faciliter le travail des lavandières et accessoirement d’édifier un bâtiment de qualité à l’honneur de la commune. Ces nouveaux temps de l’eau valorisaient – voire « sacralisaient » - les tâches répétitives et épuisantes de lavandières.
L’utilisation des lavoirs a été progressivement abandonnée dans la deuxième moitié du XXe siècle avec l’adduction d’eau dans les foyers. L’âge d’or des lavoirs n’aura duré, au total, qu’un peu plus d’un siècle.
Eléments incontournables de notre patrimoine rural, témoins de la vie d’autrefois, les lavoirs font partie des édifices qu’il faut à tout prix conserver.
À ce jour 250 lavoirs sont répertoriés dans les Yvelines. (25-09-2022)
Les lavandières
Les lavandières
(Mot très poétique désignant les femmes qui lavaient le linge à la main)
Imaginez-vous au XIIe siècle.
À cette époque, les lavandières lavaient leur linge une seule fois par an.
Heureusement, le temps des lessives se modernise un peu, au 13ème siècle : le linge était lavé deux fois par an !
Les lavandières se retrouvaient au printemps et en automne lors des Grandes buées,
(la buée est l'ancien nom de la lessive traditionnelle) , pendant trois jours :
- Le premier jour, appelé Purgatoire, était destiné au triage et au trempage du linge dans une cuve en terre cuite appelée cuvier.
- Le deuxième jour, nommé Enfer, permettait de faire le procédé de coulage en arrosant le cuvier d’eau de plus en plus chaude, pour devenir bouillante. Enfer, car c’était un enfer pour les femmes de porter tout leur linge à bout de bras et de se faire de temps en temps ébouillanter.
- Le troisième jour, le Paradis, le linge refroidi était conduit au lavoir pour y être battu, rincé et essoré. À la fin de cette journée, le linge redevenait pur pour les familles.
Au temps des laveuses - Un poème d’Achille Millien (1838-1927)
"C’est ici, du matin au soir,
Que par la langue et le battoir
On lessive toute la ville.
On parle haut, on tape fort,
Le battoir bat, la langue mord !
Pour être une laveuse habile,
Il faut prouver devant témoins
Que le battoir est très agile,
Que la langue ne l’est pas moins."
Un dicton disait "Au lavoir, on lave le linge mais on salit les gens". Maintenant vous savez d’où provient l’expression "laver son linge sale en public" !
4-Croix - Calvaire
Calvaire
"Croisée de chemins sur un itinéraire de route vers Chartres"
Repère et protection du pèlerin
1er quart 20è siècle
(croisement rue du lavoir et rue de la Rimorière)
L' emplacement se trouve déjà indiqué sur un plan du territoire de la paroisse de Choisel, établi entre 1785 et 1787, à la demande de Louis Bertier de Sauvigny (1737-1789), fonctionnaire français à l'intendance de Paris, et qui en 1784 devient membre associé de l'académie d'agriculture de France. C'est à ce titre qu'il ordonne que les plans des différentes paroisses de la généralité de Paris soient dressés, afin d'harmoniser la répartition des impôts entre les différentes paroisses sur la base des surfaces cultivables.
Nous pouvons voir sur le plan ci-dessous, entourée d'un cercle blanc, l'indication d'une croix.
Croix
(située route de la grange aux moines)
Cette croix a été érigée en 1994 sur le parcours du Pèlerinage de Chartres, aussi connu sous le nom de Pèlerinage de Chrétienté qui depuis 1983
se déroule chaque année à la Pentecôte, de Notre Dame de Paris
à Notre Dame de Chartres. Elle permet de "baliser" l'itinéraire et pérenniser un geste religieux historique et faire ainsi mémoire de la Chrétienté.
Cet événement a été organisé en accord avec le maire de l'époque,
Monsieur DELOROZOY et la paroisse.
Le socle du monument est réalisé en granit breton du Morbihan et la croix a été réalisée par un ferronnier des Yvelines (Maison Cartier à Triel-sur-Seine).
5-Plaques de cocher
Le sieur Henri Charles Alfred Bouilliant déposa un brevet devant la préfecture de la Seine le 08 août 1846 (en fin de page vous trouverez une copie de ce brevet, malheureusement pas très lisible) : il s'agissait de faire valider une "invention" qui servirait de support à l'ensemble des panneaux indicateurs de France. La fonderie H.BOUILLIANT et Cie était à l'époque située 50 rue de Ménilmontant, à la frontière entre Popincourt et Le Temple. Pendant quinze ans, il n'eut aucun concurrent sur ce type de plaques dites "Système Bouilliant".
Il s'agit de lettres en relief coulée (fond bleu et lettres blanches d'un seul jet en fonte de fer, zinc, cuivre ou tout autre métal fusible).
Lors de leur installation au XIXe siècle, ces plaques routières étaient officiellement désignées sous l'expression de « Tableaux indicateurs ». Elles étaient fixées sur les murs des maisons à une hauteur comprise entre 2,50 mètres et 3,00 mètres du sol, afin de pouvoir être visibles par les cavaliers et les cochers à une époque où les moyens de déplacements étaient hippomobiles. Ces plaques étaient généralement confectionnées avec de la fonte très riche en phosphore, ce qui améliore la fluidité et donc la "coulabilité". Les moules étaient faits avec du sable très fin, pour obtenir le meilleur état de surface possible.
Plaque de cocher
Sur le pignon de l'église
Plaque du site de Bévilliers-Breteuil installée sur poteau
Embranchement de la route du Château de Breteuil
(en fin de page vous trouverez un schéma des poteaux)
Copie du Brevet déposé Par Sieur Henri Bouilliant en 1846 Schéma poteaux et plaques
6-Les bornes fontaines
HISTOIRE D’UN PATRIMOINE
Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau (1781-1869) Administrateur sous Napoléon 1er en 1810, puis préfet de la Seine à partir de 1833, sous Louis- Philippe, est à l’initiative de
la conception et de la généralisation des bornes fontaines. Sensible aux théories hygiénistes de l’époque et appliquant sa devise « de l’eau, de l’air, de l’ombre », il fait construire de nombreuses fontaines. Toutes sont construites sur le même modèle, par la suite les modèles se diversifient et de nombreuses bornes fontaines ont vu le jour, notamment pendant la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, lorsque l'eau potable n'arrivait pas encore directement dans chaque foyer. Ces bornes fontaines permettaient aux habitants d’avoir à leur disposition de l’eau potable de meilleure qualité que celle des puits existants. Les fontainiers étaient là pour veiller à leur bon fonctionnement.
La plupart de ces anciens ouvrages ont été supprimés depuis mais, dans certains villages et villes, ils ont été maintenus voire parfois rénovés, devenant aujourd'hui des ouvrages du patrimoine historique.
Ces bornes fontaines en fonte, en général de couleur verte, sont souvent des curiosités des lieux publics, et encore utilisées pour assouvir sa soif.
La Marque déposée BAYARD
1881
Jean-Louis BAYARD a posé la première pierre de l'entreprise BAYARD (J.BAYARD FONDERIE ET TOURNAGE) au: 37 rue de la VILLARDIÈRE à LYON.
1901
C’est le 20 MARS 1901 que BAYARD dépose un brevet pour un robinet perfectionné ; son premier brevet pour l'eau. Mécanisme de la fontaine à tourniquet.
1910
La borne-fontaine ajoute une fonction incendie, et l'histoire du poteau d'incendie débute.
Les bornes fontaines sur la commune
Quatre bornes fontaines sont installées sur la commune de Choisel, de marque BAYARD. Une plaque apposée sur deux d’entre elles indique « Borne Fontaine offerte par le Parc National régional ». Une cinquième découverte chemin des marronniers nécessite une remise en état, non fonctionnel.
Place de l'église
Cimetière
Route de la Grange aux moines
Angle rue Frelon
On peut lire les sigles «BTE» et «SGDG», visibles sur le dessus des bornes, signifiant respectivement «Breveté» et «Sans garantie du gouvernement».
Plaque PNR
Par une promenade automnale, découverte d' une borne fontaine laissée à l’abandon, Chemin des Marronniers.
Elle nécessite une remise en état non fonctionnel, bien sûr, mais indispensable, pour la conservation de ce patrimoine historique.
L’ASPC souhaitant prendre en charge cette rénovation. Celle-ci s’effectuera par une société spécialisée dans ce type de restauration en lien direct avec la Société BAYARD.
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La borne fontaine a été restaurée et installée à son emplacement initial, Chemin des Marronniers
Le 23 novembre 2022
7-La Mare-Abreuvoir d'Herbouvilliers
L’ emploi du mot « mare » comme nom commun est attesté vers 1175, au sens de
« nappe d’eau stagnante peu profonde »
Les mares-abreuvoirs ont fait l’animation des villages, alimentées par les écoulements pluviaux. Elles permettent également d’épurer les eaux ruisselantes en provenance des parcelles agricoles en assurant un rôle de « zone tampon ».
Comme leur nom l’indique, ces mares étaient utilisées pour faire boire le bétail dans les villages et, dans ce cas sont souvent pavées. Les animaux accèdent à la mare par un plan incliné. Situées au sein des villages, elles pouvaient également servir de réservoir d’eau en cas d’incendie.
La commune de Choisel a, lors d’une délibération du conseil municipal, projeté la construction d’une mare communale au hameau d'Herbouvilliers.
Un premier plan géométrique est présenté le 18 octobre 1880, certifié exact et véritable par le géomètre à Chevreuse.
Le projet est adopté par le commissaire enquêteur le 3 février 1882.
Les premiers plans géométriques de la mare
Plan géométrique du 18 octobre 1880
Puis le projet est soumis à l’autorisation et l’approbation des instances préfectorales. Le 2 septembre 1882, le Préfet de Seine et Oise approuve le plan géométrique rectifié et annexé aux documents du projet.
Le 2 décembre 1882, le Sous-préfet de Rambouillet adresse un courrier à Monsieur le Maire de Choisel:
Monsieur le Maire,
Vous m’avez transmis une délibération par laquelle le conseil municipal demande l’expropriation des terrains nécessaires à l’établissement de la Mare d’Herbouvilliers.
Je vous prie tout d’abord de me faire savoir si les propriétaires ont accepté les propositions amiables que vous avez dû leur faire. Dans le cas contraire, vous aurez à procéder aux formalités suivantes : détaillées sur le courrier ci-dessous.
Ce courrier est lu lors du conseil municipal en date du 17 décembre 1882 à quatre heures et demie du soir.
Ci-dessous un extrait de la délibération sur la nécessité de la construction d’une mare au hameau d’Herbouvilliers, déclarée d’utilité publique.
Courrier du Sous-préfet Courrier du Sous-préfet Extrait de la délibération
Page n°1
Page n°2
Délibération du conseil municipal en date du 17 décembre 1882, indiquant que la construction de la mare au hameau d'Herbouvilliers, est déclarée d'utilité publique, par un décret de Mr le Président de la République en date du 4 octobre 1882.
Le chiffrement prend le relais
- Lors d’une session extraordinaire en date du 13 juin 1883, le conseil municipal émet le vœu que la commune puisse prendre possession des parcelles de terrain désignées sur le plan du 18 octobre 1880.
- Lors d’une session extraordinaire du conseil municipal en date du 23 mars 1884, Monsieur le Maire expose que l’acte d’acquisition amiable de la parcelle a été passé le 22 mars 1884. Le conseil prend acte et demande à Monsieur le Maire de s’occuper de faire les devis desdits travaux afin qu’ils soient mis en adjudication sans nouveaux délais, attendu qu’il y a urgence d’approvisionnement d’eau au hameau qui en est dépourvu et dont il a tant besoin.
- Les consultations pour l’élaboration des devis débutent.
- Le premier devis en date du 16 juillet 1884 s’élève à la somme de 6 900 Francs.
- Un second devis en date du 25 octobre 1884 s’élève quant à lui à 4 268,98 Francs. Voir ci-dessous :
Devis du 25 octobre 1884 page n°1
Devis du 25 octobre 1884 page n°2
Devis du 25 octobre 1884 page n°3
Devis du 25 octobre 1884 page n°4
Le projet arrive à son terme.
Lors de la session ordinaire du 26 octobre 1884, le conseil municipal accepte le devis auquel il faut ajouter la somme de 1 800 Francs pour l’achat du terrain. Le montant total s'élève à 6 068.98 Francs.
Enfin en date du 08 février 1885, lors de la session ordinaire, le maire de Choisel, invite le conseil municipal à désigner deux de ses membres qui devront se charger, de concert avec le Maire, de la surveillance des travaux de construction de la mare-abreuvoir d’Herbouvilliers.
Ces documents représentent une partie des pièces administratives du dossier de création de la mare-abreuvoir d’Herbouvilliers.